Dans la première partie du texte, Epicure nous livre sa classification des désirs. En effet, il les classe en deux catégories distinctes. Tout d’abord les désirs naturels. Il en existe deux sortes : d’une part, les « désirs naturels [et] nécessaires » c’est-à-dire, ceux essentiels à notre existence, comme boire lorsqu’on a soif, manger lorsqu’on a faim. Les désirs naturels peuvent être nécessaires à la vie même (faim, soif, etc.), au bien-être du corps (vêtements, abris, etc.) ou au bonheur (philosophie, amitié). D’autre part, les désirs « simplement naturels », étant variés et plus aboutis que les désirs naturels et nécessaires, comme par exemple boire du vin pour se désaltérer ou le désir sexuel, le jeu, l'art, la science. Ils peuvent ajouter du plaisir mais ne sont pas nécessaires. Ils doivent être l'objet d'un usage modéré. La seconde catégorie de désir exprimée dans le texte est dit désir « vain », ne correspondant ni aux désirs naturels, ni nécessaires, que l’on peut associer à des désirs de richesse ou de toutes autres choses considérées comme irréalisables. Ils sont basés sur des opinions fausses, ils ne doivent pas être satisfaits (luxure, richesse excessive, célébrité...).

Cette classification des désirs n’a pour seul but que de trouver un moyen (le seul selon les épicuriens) afin d’éprouver le bonheur. L’atteinte qu’il fait de celui-ci est de pouvoir avoir un corps en bonne santé mais surtout de ressentir une « sérénité de l’âme » ce qu’il nomme l’ataraxie (du grec ataraxia signifiant absence de trouble). Epicure nous fait donc comprendre à travers son écrit, que le bonheur est atteignable et pas si difficilement que cela n’y paraît. En effet, il base son raisonnement sur le fait que seul la première catégorie de désir nous permettrait d’atteindre le bonheur, c’est-à-dire de ne combler que nos désirs de vie répondant à la fois à la première condition du bonheur étant la bonne santé du corps (manger à sa faim) et à la fois à la condition de la sérénité