Les Bonnes est une pièce de théâtre écrite par Jean Genet, en 1947. Les deux bonnes sont des sœurs, Claire et Solange. Elles jouent des rôles, qui ne ressortent jamais leur propre identité. Ces deux sœurs entretiennent des relations susceptibles de prendre plusieurs formes. Chaque sœur interprète différents rôles et les personnalités des personnages se mélangent: Claire se prend pour Madame, et Solange pour Claire. Le monologue de Solange, vers la fin de la pièce, mélange les personnages d’une manière qui laisse les spectateurs perplexes. Solange supprime les frontières entre les caractères tout au long de la pièce, et elle mélange même les victimes et confond les identités de Madame et de Claire. Les deux sœurs ne sont conscientes de leurs propres identités que quand elles sont l’une en face de l’autre. De ce fait, il suffit qu’une sœur soit absente pour que la personnalité de l’autre et sa position sociale n’ait plus de réalité. Comme si tout cela était une illusion ! Dans le monologue de Solange il y a la voix de toutes les identités réduites à une classe inferieure, qui se révoltent contre les oppressions sociales. Genet a mis en scène cela d’une façon qui provoque le malaise chez le spectateur bourgeois.
Tout au long du monologue, Solange donne la prédominance à sa propre identité, en répétant « je suis l'égale de Madame ». Cette déclaration d'égalité, fait dans l’amertume est dirigée contre Claire. Dans sa tête, le meurtre fictif est une manière de se venger du favoritisme de leur maîtresse pour sa sœur. Donc, Claire mérite la même destinée que Madame. Avec l'absence de Claire, Solange peut finalement s’exprimer et prendre plus d’importance. Elle croit qu'avec le meurtre de Madame, elle élimine l'autorité qui la domine. Pour elle, en effet, Madame qui freine épanouissement. Elle veut désormais qu’on l’appelle « Mademoiselle Solange ». En affirmant qu'avec l'élimination des bourgeoises les classes inférieures prendront le pouvoir,