Essai histoire
L’essor de la presse engagée à la Belle Epoque
Soumise à la loi de l’offre et de la demande, la presse du XXIème siècle ne laisse que peu transparaître de réelles opinions, et la question de la véritable liberté de la presse semble pouvoir être posée. Au XIXème siècle en France, à l’heure de la Belle Epoque, la presse engagée connait a contrario un essor sans précédent. C’est en effet suite aux lois relatives à la liberté de la presse acquises le 29 Juillet 1881 que les journaux militants, d’envergure nationale ou locale, se multiplient. Qu’elle soit catholique, dreyfusarde, antidreyfusarde, antijuive ou encore féministe, la presse engagée participe ainsi aux scandales qui rythment la Belle Epoque et les utilisent pour mieux critiquer la République modérée qui s’enracine peu à peu. Quelles sont ainsi les raisons d’un tel essor et les principaux journaux militants qui s’inscrivent dans une contestation de la République ? Après avoir fait un panel des principaux journaux engagés existants au XIXème siècle et avoir expliqué les raisons de l’essor de la presse, nous verrons en effet en quoi la presse de la Belle Epoque tend à faire tomber la IIIème République, notamment en utilisant à son avantage les scandales propres au XIXème siècle.
Depuis longtemps, des journaux de combat existaient. Ils étaient généralement l’entreprise d’un homme ayant une forte personnalité souvent polémiste. On peut en effet prendre l’exemple de Louis Veuillot, catholique ultramontain, rédacteur en chef de l’Univers. Ce modèle existe toujours, comme en en témoigne par exemple l’Intransigeant de Rochefort (voir annexes), ou encore La Libre Parole, journal très antisémite fondé en 1892 par Edouard Drumont (voir annexes). On peut aussi citer l’Autorité, lancé en 1886 par Paul de Cassagnac. Ou encore L’action Française, autour de son directeur Charles Maurras (voir annexes). L’Action Française est par ailleurs fort réputée pour ses campagnes, par exemple, de