Etre philosophe au siècle des Lumières
La politique de Louis XV est marquée par des réformes dans l'administration, la justice et le souci de réduire la vénalité des charges. Le long cheminement vers la contestation populaire ultime est depuis quelques années amorcé, et c'est sous le règne de Louis XVI, neveu du roi défunt, qu'il trouvera son aboutissement. En effet, la Cour cesse d’être le centre du pays et la source de l’opinion.
Le mouvement des idées se fait contre elle. Les salons, les cafés et les Clubs sont les nouveaux foyers de la vie intellectuelle. C’est l’âge des Lumières, des conquêtes de la raison et du triomphe de l’esprit philosophique. En effet, au XVIIIème siècle, appelé également siècle des Lumières, émerge en Europe un courant de contestation fondé sur l'observation du monde. Ce phénomène européen s'oppose ainsi à l'obscurantisme religieux du Moyen Age et à la monarchie absolue, il prône l'ouverture d'esprit, en mettant en valeur la raison, qualité indispensable de l'homme.
Les philosophes s'appliquent à l'étude des sciences et cherchent à connaître les effets par leurs principes. Préoccupés du bien-être des hommes, soucieux de s'inscrire dans la réalité de leur temps, ils se sont battus avec les armes de l'observation scientifique, de l'esprit critique, de la logique et de la Raison contre les préjugés, les explications surnaturelles, les superstitions et toutes les formes de fanatisme, d'oppression et de persécution. Ils ont donc œuvré, par l'audace de leurs écrits, pour le progrès de la civilisation et la liberté de conscience et d'expression.
Emmanuel Kant, dans sa réponse à la question: « Qu'est-ce que les Lumières? » en 1784 affirme que le siècle des Lumières est "la sortie de l'homme de sa Minorité, c'est-à-dire l’incapacité de se servir de son entendement sans la direction d'autrui".
Le terme de « philosophe » désigne une nouvelle sorte de penseur contrairement à ce qu’il définissait au XVIIe siècle. En effet,