Etude de la princesse de clèves
Dans cette deuxième partie, nous montrerons comment la rencontre entre les personnages vient accomplir une attente, non sans faire découvrir aussi chez la Princesse ce qui va devenir une passion.
La narration de Madame de La Fayette s’ordonne comme un crescendo jusqu’à l’expression d’une déchirure. Elle accompagne d’abord le regard de Mme de Clèves, puis celui du duc de Nemours ; le regard sur la scène s’élargit en même temps qu’elle prend un aspect merveilleux, l’action du roi et des reines en exprime la reconnaissance. L’apparition du discours direct rapproche les sentiments des personnages pour faire découvrir alors ce que la princesse, à la différence du duc, dois avouer alors même qu’elle s’efforce de la cacher.
C’est que la princesse, sans exactement le savoir, a d’abord vécu dans une attente de sa rencontre avec le duc : l’auteur le marque par le « tout » du « le jour des fiançailles » qu’elle passe chez elle à se parer ». Il apparaît aussi que son occupation rencontre comme un écho très involontaire, chez le duc quand on apprend « le soin qu’il avait pris à se parer ». La répétition du mot évoque l’action d’une prédestination, ignorée mais comme naturelle. Cette attente, toute ignorée ou toute cachée qu’elle soit, trouve dans la salle du bal un singulier relais dans la conjugaison de l’arrivée du duc et de l’intervention du roi : on fait place, non sans « un assez grand bruit » lorsqu’entre le duc, et tandis qu’elle « cherche des yeux » un nouveau cavalier, « le roi lui cria…de prendre celui qui arrivait… qui passait par-dessus quelques sièges ». Le bruit autour de Mr de Nemours, l’action un peu cavalière qu’il accomplit, mais surtout le ton dans l’injonction du roi qui paraît jurer avec sa majesté donne à sa découverte « elle se tourna et vit un homme » l’allure d’une attente comblée, à la fois presque accidentelle et nécessaire « qu’elle crut d’abord ne pourvoir être