Etude littéraire
D’ « AFRICANISMES »
Le présent dossier élaboré par les membres de la Commission Nationale de Réforme de l’enseignement du Français (section d’enseignement moyen) est un relevé alphabétique de certaines fautes de langue dont les copies d’élèves présentent des emplois constants, identiques d’une année scolaire à l’autre, identique d’une région à l’autre et que, par commodité, on appellera des « africanismes ». Ce relevé est uniquement constitué de « fautes » trouvées dans la dizaine de milliers de copies qui ont été dépouillées. Il faut noter que bon nombre de ces formes se retrouvent dans d’autres fichiers élaborés par divers enseignements ou organismes de recherches qui ont choisi d’autres références : presse, littérature, documents oraux, etc. Les membres de la CNREF tiennent à préciser dans quel esprit a été constitué ce dossier. Tout d‘abord ce relevé n’a aucune prétention scientifique : il n’est pas complet, les faits mentionnés n’ont fait l’objet d‘aucun classement, ni typologique, ni thématique. Nous n’avons pas abordé la recherche des causes : nous n’avons pas non plus tenté de formuler une description linguistique ou grammaticale des faits en question. Notre point de vue a été d’abord pédagogique, et même utilitaire. Nous avons en effet surtout voulu attirer l’attention de nos collègues, et notamment des débutants, sur l’ampleur et la gravité d’un phénomène original. C’est pourquoi notre point de vue a été délibérément normatif, encore que nous soyons conscients du caractère relatif de notre norme. Nous avons affaire à des normes très ancrées dans la langue qui possède désormais sa propre dynamique, et qui évolue de plus en plus indépendamment du « français de France ». Par ailleurs, nous sommes convaincus que certaines de ces formes sont difficilement remplaçables, notamment dans le cas où elles correspondent à des réalités spécifiques locales. La tentation est donc grande, pour chaque professeur, confronté aux «africanismes » dans les copies