Etude d'oeuvre
Magritte René, La Chambre d'écoute (1958), analyse d'oeuvre
Analyse · oeuvre · célèbre · 12-2010
La Chambre d'écoute (1958)
Trois éléments apparaissent d’emblée au spectateur : une pomme, une pièce qui pourrait être une chambre (rapport avec le titre) et une fenêtre. La pièce vide, non meublée est envahie par une pomme verte gigantesque. Surdimensionnée, elle emplit l’espace entier du sol au plafond. Elle bouche la seule issue (la fenêtre). Coincée dans cette pièce qui semble proportionnellement minuscule, la pomme statique semble pourtant bien vivante à cause à sa couleur vive. Cette œuvre représente les caractéristiques du surréalisme car elle n’est pas la réalité, c’est un rêve, une anormalité, une erreur de la nature. Il répond à une des préoccupations majeures du surréalisme qui est de manifester le merveilleux en organisant la rencontre d’éléments disparates. Ce tableau refuse les contraintes logiques de l’esprit et exprime bien, comme toute œuvre surréaliste, cette sensation de l’impossible telle qu’on peut l’éprouver dans le rêve. Nous assistons là à une perturbation de l’ordre réel : on ne retrouve pas la pomme dans la nature mais emprisonnée dans une pièce, dont elle occupe presque tout le volume. René Magritte nous propose une peinture poétique où la réalité habituellement perçue par notre sens visuel est détournée, pour nous démontrer qu'une autre réalité peut exister à laquelle nous n'avons pas accès. Magritte fait naître le mystère dans cette toile, on la regarde comme une énigme. Cette pomme disposée dans un environnement nouveau perturbe le regard du spectateur et l’ensemble devient incompréhensible pour quelqu’un qui cherche la réalité ou qui est habitué aux visions banales et quotidiennes. Ce tableau réveille le spectateur, le fait réfléchir grâce au décalage entre l’objet "pomme" et sa représentation. A première vue le titre ne montre également aucun lien entre ce qu’il signifie littéralement et l’œuvre en