Europhile ou eurosceptique
Mon arrière-grand père a été blessé à Verdun, et y a perdu deux de ses frères. Mes deux grands pères se sont battus pendant la 2ème guerre mondiale. Moi qui suis le 3ème garçon d’une famille de 4, je sais très bien que sans l’Europe construite à partir de 1951, et la mise en commun du charbon et de l’acier allemand et français par le Traité de la CECA, j’aurais sans doute du participer à une 3ème guerre mondiale.
Pour ma génération, l’Europe c’est donc avant tout la paix entre les nations, et en particulier entre l’Allemagne et la France.
Et pourtant, je suis un eurosceptique. Car l’Europe qui s’est construite notamment depuis la chute du mur de Berlin en 1989 n’est pas l’Europe qu’ont voulue ses fondateurs Jean Monnet et Robert Schuman : l’Europe politique assurant la solidarité entre ses membres face aux autres Etats du Monde n’est plus, nous avons désormais affaire à une Europe de la concurrence sauvage entre ses membres, notamment fiscale et sociale, et dont le dernier résultat est la crise majeure que nous connaissons depuis 3 ans.
Je commencerais tout d’abord avec le traité de Maastricht signé en 1992 afin de justifier mon euroscpétisme.
Après la réunification de l’Allemagne en 1990, le Président français, François Mitterrand, a souhaité la mise en place d’une union économique et monétaire. C’est la négociation du Traité de Maastricht. L’enjeu était de solidifier l’ancrage européen de l’Allemagne, devenue le 1er pays européen par la taille et la population. Les Français ont été consultés par référendum, et le vote positif l’a finalement emporté de justesse. On a cru ensuite que tout était fait, puisque le traité était voté. Néanmoins ce traité fondateur comporte à mon sens trois erreurs.
La première fut que les Français n’écoutèrent pas les recommandations de l’Allemagne sur la création d’une petite Union monétaire qui ne regrouperait que les pays ayant une forte économie. En effet l’Allemagne ne