Existe-t-il un droit à la mort?
Pendant trois semaines, les Français ont assisté, impuissants devant leur téléviseur, aux souffrances de cette femme défigurée de 53 ans qui demandait à en finir. Mais une fois Chantal Sébire décédée, la même question lancinante reste posée: existe-t-il un droit à la mort?
À cette question, la classe politique française est quasi unanime à répondre non. Au-delà des groupes de pression organisés et de quelques voix isolées, le monde politique se rassemble en effet assez largement autour de la loi Leonetti, adoptée après un vaste débat en avril 2005. Malgré des sondages partagés, les quelques voix qui se sont exprimées dans le gouvernement, comme le ministre Bernard Kouchner, n'ont réclamé qu'un aménagement ou des exceptions à la loi en vigueur. «La loi française offre toute la solution», déclarait dans Le Nouvel Observateur le réputé généticien français Axel Kahn, pour qui cette loi réconcilie les laïcs et les croyants. Le modèle français inspire d'ailleurs plusieurs pays européens, dont certaines régions d'Espagne. «Même la Suisse, la Belgique et les Pays-Bas examinent aujourd'hui attentivement ce qui se passe en France», dit Bernard Beignier, professeur de droit à l'Université de Toulouse.
L'exception française
En 2005, après un débat qui aura duré des années, la France a pourtant choisi une voie radicalement opposée à celle des Pays-Bas et de la Belgique, qui ont tous deux légalisé l'euthanasie à certaines conditions. Le Parlement néerlandais a officiellement