Explication sonnet 33 de l'olive du bellay
Introduction
Le sonnet 33 est situé dans le premier tiers du recueil de 1550. Dans le précédent recueil, L'Olive de 1549, qui contenait cinquante sonnets, il occupait la place 31. Il y a donc un décalage important entre les deux éditions. Entre temps, Du Bellay a intercalé entre ce poème et le premier sonnet de L'Olive les sonnets 23 et 32. On peut donc supposer que le sonnet 32 est en quelque manière lié au sonnet 33. Il développe, en effet, le thème du temps: le poète y oppose le temps qui passe et qui fâne la beauté physique, à l'éternité qui touche les vertus morales et intellectuelles d'Olive. On a donc dans ce poème la présence de deux temporalités disctinctes: l'une définie et bornée, l'autre qui tend vers l'infini. Or les relations entre le poète et le temps sont également développées dans le sonnet 33. Le poète y évoque, en effet, l'union originelle qui existait entre sa dame et lui ainsi que le regret et la recherche de cette union. En revanche, si le poète développe le thème d'un temps passé révolu qui a vu naître son amour, il n'évoque pas directement cet éternité qui, par la permanence qu'elle confère aux êtres et aux idées, permet de dépasser la caractère éphémère des biens terrestres. Or, l'ajout, en 1550, du sonnet 32, qui mentionne clairement l'éternité consolatrice, suggère au lecteur de partir en quête de celle-ci, dans le sonnet 33.
Par ailleurs, ce sonnet est une imitation partielle de deux poèmes de l'Arioste et de Pétrarque. On y trouve donc les thèmes traditionnels de la prison d'amour et des yeux qui sont vecteurs de cet amour et de l'enfermement amoureux. Mais à ces thèmes se joint la mention du mythe platonicien de l'union des êtres, mythe développé par le discours d'Aristophane dans le Banquet de Platon. Le néoplatonisme développé dans les écrits de Marcel Ficin trouve, en effet, un écho favorable à la Renaissance. Du Bellay puise donc à la source de différentes inspirations, on a en cela un