Explication de texte phèdre, acte i, scène 3 (l’aveu de ph
Jean Racine, Phèdre, 1677, acte I, scène 3
(l’aveu de Phèdre à Œnone : v.269-290)
Introduction :
La 3e scène de l’acte I voit formulé le premier aveu de la pièce : pressée par sa nourrice et confidente Œnone de lui révéler les raisons du mal qui l’affecte depuis quelque temps et qui la fait dépérir, Phèdre, animée par des pensées suicidaires, est contrainte de se dévoiler. Toute la scène est ainsi tendue vers la révélation de l’amour incestueux qu’elle éprouve pour Hippolyte, …afficher plus de contenu…
b) Un amour marqué par le sceau de la fatalité : une tentative de fuite
# Phèdre voit en fait dans cet amour subi une malédiction divine :
C’est « Vénus » (v.277), déesse romaine de l’amour, qu’elle convoque et identifie comme responsable de ses élans incontrôlés. La façon dont elle y fait mention souligne la violence des émotions qui l’accablent, puisqu’elle évoque ses « feux redoutables » (v.277) qui sont pour elles des « tourments inévitables » (v.278) : on reconnaît ici davantage un vocabulaire traditionnellement associé à Pluton, dieu des enfers, même si la métaphore du feu constitue en elle-même un topos pour représenter le sentiment …afficher plus de contenu…
Jean Racine, Phèdre, 1677, acte I, scène 3
PHEDRE
Mon mal vient de plus loin. À peine au fils d’Égée
Sous les lois de l’hymen je m’étais engagée,
Mon repos, mon bonheur semblait être affermi ;
Athènes me montra mon superbe ennemi :
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler :
Je reconnus Vénus et ses feux