Phedre
La tragédie de Phèdre a été écrite par Jean Racine dans les années 1676. La pièce était une tragédie composée de cinq actes et en vers Alexandrins. Tout dans Phèdre a été célébré : la construction tragique, la profondeur des personnages et la richesse de la versification. Racine fait mourir Phèdre à la fin de la pièce, sur scène : elle a donc eu le temps d'apprendre la mort d'Hippolyte. Le personnage de Phèdre est l'un des plus remarquables des tragédies de Racine. Elle est à la fois coupable du malheur des autres et victime de ses pulsions. Certains vers sont devenus des classiques. On a tellement célébré la musicalité de l'alexandrin que certains s'en sont moqués. Racine ne fait pourtant jamais de la poésie pour la seule beauté des sons. La généalogie de Phèdre est pleine de sens : elle a hérité de sa mère l'intensité de ses désirs et craint après sa mort le jugement de son père, qui est juge aux Enfers. La tragédie de Phèdre est l'une des tragédies du XVIIe siècle les plus souvent représentées sur scène.
Phèdre à de nobles origines, elle est "fille de Minos et de Pasiphaé". Par sa mère elle remonte au soleil ; par son père, elle est rattachée aux mondes infernaux. La passion que Phèdre éprouve pour Hippolyte domine toute sa vie, modifie sa personnalité en prenant des formes très variées. Phèdre a l’impression d’étouffer dans son palais. Elle ne peut rien supporter, ni vêtements, ni coiffure, ni la lumière du jour. Lors de la première rencontre entre Phèdre et Hyppolite, la présence de son beau-fils déclenche chez la jeune femme un véritable dérèglement sensoriel qui précède d’ailleurs, nous le verrons plus loin, l’angoisse, l’effroi de l’esprit :
« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler
Je sentis tout mon corps et transir et brûler. »
L’obsession perturbe son système nerveux, enflamme son imagination, crée l’idée fixe, les cauchemars,