Explications de texte : chanson gothique, de nerval
Le poème est introduit par un titre surprenant si on prend le sens premier du terme « chanson ». En effet, une chanson fait bien plus souvent référence à une composition musicale destinée à être chantée qu’à un poème. Néanmoins, au Moyen-Âge, ce vocable qualifiait un poème épique racontant les exploits d’un chevalier. Cette assertion se voit confirmée par l’adjectif « gothique », relatif à la période médiévale. Allons-nous avoir droit à une chanson de geste moderne ? Peut-être pas. Nous pouvons constater, dès le premier vers, un échange entre deux personnes, un homme et une femme, liés entre eux par les liens sacrés du mariage. Cette information nous étant fournie par le terme « épousée ». A moins que le poète ne s’adresse à une épousée, une femme ayant formulé ses vœux mais à un autre que lui ? Le mystère demeurera tout au long du poème.
L’ensemble du poème, fort régulier – douze vers répartis en trois quatrains de rimes croisées- semble faire écho aux odes amoureuses caractéristiques de cette époque. Tout le poème est à l’indicatif présent, ce qui marque l’action au sceau de l’intemporalité. Osons dire que cet amour rime avec toujours, en n’importe quelles circonstances, dans l’esprit du poète.
La fougue et le lyrisme présents dans la totalité du poème, marqués, notamment, par plusieurs points d’exclamation, renforcent cette impression d’ode à l’amour, de même que le caractère « saccadé » et extrêmement régulier du poème peut rappeler le sentiment d’urgence prenant les amoureux. Allant même jusqu’à adjoindre le verbe « aimer » aux « pleurs », comparant ces derniers à la rosée qui sied si bien aux fleurs. Quoi que, la comparaison ne soit pas la figure idoine dans ce cas-ci puisque l’auteur affirme, il emploie le verbe « être » et non un verbe comme « paraître » ou « sembler », l’affirmation est donc franche. Là où il y aurait lieu d’avoir comparaison c’est dans