Exposé : Doisneau & IzisIntroductionI. Présentation des artistes
Robert Doisneau
Né à Gentilly en 1912, Robert Doisneau grandit dans un univers petit-bourgeois. Très tôt, il préfère la rue, ses images, bruits et odeurs à son environnement familial. Il découvre en 1931 le milieu artistique chez André Vigneau, qui l’encourage à produire ses propres photos et à se détacher des carcans académiques. S’ensuit une expérience au service Publicité des usines Renault qui se soldera par un licenciement car le futur photographe est sans arrêt en retard, multipliant les sorties nocturnes pour trouver l’inspiration photographique. En 1939, Doisneau se lance et devient ainsi photographe indépendant. C’est dans l’euphorie de l’après-guerre qu’il accumule les clichés qui le rendront célèbre, en-dehors des commandes qu’il accepte pour subvenir aux besoins de sa famille. La poésie et l’ironie de ses photographies se dessinent au contact d’intellectuels et artistes comme Fernand Léger qui était son maître à penser artistique pour le côté graphique, Robert Giraud qui lui fit découvrir le monde de la nuit, des forains et des Halles ; Blaise Cendrars, avec qui Doisneau partagea son amour de la banlieue et Jacques Prévert qui bouleversa sa vision de la rue, imprégnée de magie et de fantaisie, dont il multipliera les portraits.
Doisneau est un passant patient qui conserve une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. « Paris est un théâtre où l’on se paie sa place avec du temps perdu. Et j’attends encore. » Il est aussi un « pêcheur d’images » qui guette l'anecdote, la petite histoire, le geste du quotidien. Ses photos sont souvent empreintes d'humour mais également de nostalgie, d'ironie et de tendresse. C’est un photographe malicieux qui sait prendre au bon moment les passants qu’il observe. Il travaillait sur Paris, ses faubourgs et ses habitants : artisans, bistrots, clochards, gamins des rues, amoureux, bateleurs, etc. Il enregistra pendant près d'un demi-siècle des