Expériences de avery
L’analyse génétique évoquée dans le chapitre précédent (Notion de gène etTransmission de l’Information Génétique) a permis d’aller très loin dans l’étude du mode de transmission des caractères, dans certains cas d’interactions entre les gènes, leur mode d’expression peut parfois être appréhendé grâce au raisonnement mendélien. Malgré cela, l’analyse, pourtant relativement simple, du dihybridisme (avec dominance) qui se traduit, en F2, par quatre phénotypes dans des proportions 9-1-3-3 alors qu’il existe neuf génotypes possibles, laisse présager que le petit pois et la drosophile sont des organismes (diploïdes) bien trop compliqués pour saisir les mécanismes fondamentaux de la recombinaison et de l’expression des gènes.
Lors de repiquages et d’étalement successifs, on voit parfois apparaître des colonies présentant un phénotype différent : «rugueux» par opposition à lisse désigné par R (comme rough). Inoculées à une souris, les bactéries de type R s’avèrent non virulentes. Les deux phénotypes : aspect des colonies et virulence sont liés. * Remarque : L’apparition, rare et spontanée, de variants dans une population bactérienne est le résultat d’une mutation. A l’origine, une seule bactérie est modifiée mais cette modification étant héréditaire, la colonie que l’on observe représente en fait la descendance de la bactérie mutée. * Remarque : Selon des mécanismes qui seront détaillés plus tard, l’accident mutationnel peut, dans certains cas, se produire «dans l’autre sens» : dans une population R peut spontanément réapparaître un individu S, cette modification est, elle aussi héréditaire puisque ce que l’on observe c’est une colonie S c’est à dire une descendance. Une des caractéristiques de ce phénomène de réversion est qu’il se produit avec la même fréquence que la mutation : c’est un événement très rare. Cette notion de réversion, simplement effleurée ici, s’avérera très importante. Vers 1928,