Fable
A.− Ce qui sert de matière, de sujet à un récit.
1. [En parlant d'un ouvrage littér.] Ensemble des faits constituant le fond d'une œuvre. Il y a de la monotonie dans la fable de toutes ces histoires [les Histoires extraordinaires d'Edgar Poe] (Delacroix, Journal,1856, p. 451).Comme moi, vous avez lu ce livre grandiose et sévère, Salammbô, et comme moi, vous en avez goûté et admiré le style rythmé, (...) et par dessus tout, la fable si simple et si terrible (Verlaine, Œuvres posth.,t. 2, Crit. et conf., 1896, p. 322):
1. ... de toutes mes pièces, « La Jeune Fille Violaine » est celle que je considère en même temps comme la plus pénétrée de poésie et la plus imparfaite. La fable et l'action en sont puériles, des parties entières comme les divagations architecturales de Pierre De Craon sont à supprimer... Claudel, Corresp.[avec Gide], 1899-1926, p. 98.
2. Sujet de conversations, de propos souvent ironiques ou défavorables concernant les faits et gestes d'une personne. Être la fable de la ville. Et s'il aime, en tous lieux sa faiblesse exposée Sert aux jeunes beautés de fable et de risée (Chénier, Élégies,1794, p. 135).Il était devenu la fable du faubourg, et il dut changer souvent de carrosse à cause du menu peuple (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 116):
2. Non, reprit MmeVerdurin, (...) vous ne devez pas souffrir davantage cette promiscuité honteuse avec un personnage flétri, qui n'est reçu nulle part, (...) oubliant qu'elle le recevait presque chaque jour. Vous êtes la fable du Conservatoire, ajouta-t-elle, sentant que c'était l'argument qui porterait le plus... Proust, Prisonn.,1922, p. 310.
B.− Récit, le plus souvent symbolique, dans lequel l'imagination intervient pour une grande part.
1. Légende relative aux origines des religions, à l'histoire des peuples, etc. Toute religion n'a jamais été crue qu'à moitié et a eu ses athées et ses sceptiques. Mais les sages ont gardé leurs doutes dans leur cœur et ont respecté la fable