Facebook et l'amitié virtuelle
L’amitié virtuelle reflète-t-elle le désir d’éviter la vulnérabilité et l’incertitude qu’implique une vraie amitié ?Il est un proverbe espagnol qui met en garde : « une vie sans ami est une mort sans témoin ». Dans le monde des réseaux en ligne, l’avertissement pourrait être plus simple : « une vie sans des centaines d’amis en ligne est une mort virtuelle ». Sur ces sites, l’amitié est la raison d’être officielle.
L’amitié virtuelle consiste surtout à accumuler, gérer et classer ses connaissances. Tout vous encourage à rassembler autant d’amis que possible, à collectionner les amitiés comme on collectionne les timbres.
Les célébrités n’ont pas besoin de légions d’amis pour prouver leur importance. C’est le reste de la population, en quête d’une célébrité paroissiale, qui en a besoin. Mais la quête de statut a un incontournable partenaire : l’angoisse. Le secret est de lier l’acquisition d’amis, de compliments et de statut. Les connections en ligne suivent la règle de « l’attachement préférentiel », c’est-à-dire que « si l’on prend deux pages, dont l’une a deux fois plus de liens que l’autre, à peu près deux fois plus de gens choisiront de se relier à la page la plus connectée ». Via la collection de centaines d’amis, nous respectons clairement cette règle.
Peut-être devrait-on tout de même plébisciter les sites sociaux pour faciliter l’entretien des amitiés, de même que l’email a facilité la correspondance. Ils permettraient de rester en contact avec un cercle plus large de connaissances qu’il n’aurait été possible à l’ère pré-Facebook. Les copains dont vous n’avez pas entendu parler pendant des années, les camarades d’école primaire, tous ces gens avec qui vous auriez pu (dû ?) perdre contact … il est désormais plus facile que jamais de les retrouver.
Les sites réseaux sociaux