faut il craindre l extension du capitalisme financier aux pays en voie de developpement?
La crise des subprimes, précipitée par la faillite de Lehmann Brothers en septembre 2008, a mis en lumière les failles de la forme contemporaine du capitalisme couramment dénommée "capitalisme financier". Celui-ci peut se définir comme une nouvelle phase du développement capitalisme qui succède au capitalisme dit industriel. En premier lieu, il convient de délimiter ce que la notion de capitalisme recoupe ici. Le capitalisme peut se définir comme un mode d'organisation économique fondée sur la propriété privée des moyens de production et l'allocation de ressources rares via les marchés. C'est un mode d'organisation dynamique dont la finalité est l'accumulation du capital en vu de réaliser des profits selon BOLTANSKI et CHIAPELLO dans "le nouvel esprit du capitalisme".
De plus, à partir des années 80 le capitalisme a pris un nouveau visage sous la forme du capitalisme dit "financier". A partir des pays anglo-saxon, avec comme figure politique Ronald Reagan aux Etats Unis et Margaret Thatcher au Royaume Uni, un mouvement de libéralisation financière s'est mis en place. Il s'est ainsi caractérisé par ce que l'on appelle le processus des trois D : désintermédiation, décloisonnement et déréglementation, dont la France a pris part via la Loi bancaire de 1984. Ce processus a permis une extension des marchés financiers dans le financement de l'économie, aussi bien au niveau domestique qu'au niveau international. L'accent est mis sur le rôle de l'actionnaire au sein de la gestion des entreprises.
La libéralisation des marchés de capitaux au niveau international a permis une mondialisation financière et économique, source d'instabilité et hautement cyclique, mais qui permet et accélère la diffusion des technologies, les échanges commerciaux et les stratégies des firmes transnationales. Cette mobilité du capital peut apparaitre comme permettant le rattrapage par les pays en