Faut-il limiter l'effet de levier des institutions financières?
L'effet de levier est en général défini comme la capacité de prendre une position sans disposer préalablement en propre de la totalité des fonds. A.1. Effet de levier d'endettement
Il s'agit du recours à de forts taux d’endettement comme démultiplicateur de la rentabilité brute. Les agents prennent alors des positions qui peuvent excéder considérablement leurs capitaux propres, situation extrêmement dangereuse lorsque les paris spéculatifs tournent mal. Concernant les banques, la principale contrainte consiste en un respect d'un certain ratio d'endettement par rapport au montant réellement en caisse (monnaie centrale et monnaie fiduciaire). Ce ratio était le ratio de Cook et il était fixé à 8% pour toutes les banques et tous les crédits accordés. Depuis les accords de Bâle II, ce ratio est variable - bien souvent en dessous de 8% - c'est le ratio McDonough. Le calcul de ce ratio "McDonough" occupe une bonne partie des projets d'une banque. Sur wikipédia, vous pourrez lire à propos du ratio de McDonough qu'il est plus fin que le ratio Cooke auquel il succède car il prend en compte le risqueplus ou moins élevé des différents prêts accordés. Ah bon??? A l'évidence, ce ratio, comme dirait Frédéric LORDON, a eu quelques absences?! Il est inutile de souligner la gravité des conséquences lorsque les agents en question sont des banques, à plus forte raison des banques de dépôt… Bien loin des aimables bluettes de certains manuels d’économie financière qui nous laissent croire que la valeur usuelle des leviers tourne entre 2 et 5, on rappellera que la banque Bear Stearns était leviérisée à 35 et le Hedge Fund Carlyle Capital Group à 32… avant de faire faillite l’un et l’autre. Dans le cas de Bear Stearns, la régulation prudentielle et ses ratios de capital (Cooke ou McDonough) ont eu à l’évidence quelques absences. C’est pourquoi il faut reconstruire des ratios réglementaires limitant strictement les effets de levier d’endettement (on verra