Faut-il rejeter toute influence pour penser par soi meme ?
Or, si on doit exclure absolument toute influence, on se situe dans le cas extrême des enfants sauvages qui n'ont reçu aucune éducation, puisque, l'inné chez l'homme nécessite toujours un apprentissage pour être exercé dans les faits. Et cet apprentissage représente bel et bien une influence. Alors, exclure ainsi comme le suggère l'opinion commune toute influence y compris celle de l'éducation, est-ce souhaitable ? N'est-ce pas plutôt une illusion et également une abérration ?
L'opinion commune suppose aussi l'existence d'une pensée personelle, déjà constituée, et, ce en dehors de toute influence. Or, d'une part, n'y a-t-il pas là une confusion entre pensée spontanée et pensée personnelle ? Cette pensée spontanée, pseudo-personnelle, n'exprime-t-elle pas plutôt toute une série d'influences subies depuis l'enfance ? D'autre part, si tel est le cas, on ne cherchera pas à refuser ces influences dont on n'a pas conscience. Nous pouvons désormais nous poser la question qui est de savoir s'il est nécessaire de rejeter toutes les influences pour penser par soi-même ? Pour répondre à cette question, nous commencerons par aborder le sujet sur le fait de refuser toute influence pour penser par soi-même, puis celui du fait qu'il ne faut pas les craindres pour enfin terminer sur le fait de savoir comment distinguer les mauvaises des bonnes influences. L'opinion d'autrui n'est pas forcément la vérité. Ainsi que l'écrit Alain dans Mars ou la guerre jugée: "Chacun a pu remarquer, au sujet des opinions communes, que chacun les subit et que personne ne les forme." Voilà le travers de l'opinion: elle me conduit à penser, non par