Faut-il être libre pour être heureux ?
Faut-il être libre pour être heureux ?
Les philosophes antiques, dont notamment Aristote et Epicure, statuaient déjà avec la doctrine de l’eudémonisme que le bonheur est le but de l’existence humaine. Il s’agit depuis d’un point sur lequel les penseurs s’accordent généralement. Au XIXème siècle, Henri Lacordaire affirmait ainsi : « Le bonheur est la vocation de l’homme ». Cependant, si cet achèvement fait l’unanimité, ce n’est pas le cas des moyens pour y parvenir. La liberté est souvent citée dans les écrits, parfois comme un moyen d’atteindre le bonheur, parfois comme une conséquence du bonheur ou même en tant que fausse piste pour arriver à l’état si désiré. Alors, la liberté est-elle une condition nécessaire au bonheur ? Ne peut-on pas être heureux si l’on n’est pas libre ? Ou à l’inverse, suffit-il d’être heureux pour être libre ?
Bonheur et liberté ne sont pas deux notions aisées à définir. Etymologiquement, bonheur a des racines du latin augurium, qui signifie accroissement accordé par les dieux à une entreprise. Le bonheur serait donc le fruit d’une construction de longue durée et ne peut donc être confondu avec une joie passagère. Le mot liberté vient lui du latin libertas, état de l’homme libre, et pourrait être défini comme l’absence de contraintes. Ces deux idées sont liées par la conviction que chaque humain a droit à la liberté et au bonheur. La Déclaration d’Indépendance américaine les classe ainsi parmi les droits inaliénables aux côtés de la vie : « [Les hommes] sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur ». De façon générale, l’humanité s’entend à désirer le bonheur, avec un désaccord sur les moyens d’y parvenir. La liberté paraît l’un d’eux, puisque, selon Périclès : « Il n’est point de bonheur sans liberté ».
Cet état permet en effet de réaliser ses désirs, ce qui en conséquence devrait mener au