Fiche de lecture: deux siècles de rhétorique réactionnaire, albert o.hirschman
Ouvrage choisi : Deux siècles de rhétorique réactionnaire ( The Rhetoric of Reaction : Perversity, Futility, Jeopardy) d’Albert O. Hirschman paru en 1991, exemplaire lu en collection « L’espace du politique » chez Fayard.
Biographie de l’auteur :
Né en Allemagne en 1915, Hirschman quitte l’Allemagne lors de l’accession d’Hitler au pouvoir pour rejoindre la France. Il étudie à l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales et à la Sorbonne avant de partir pour la London School of Economics et décrocher enfin son doctorat d’économie à l’université de Trieste.
De tous les combats contre le fascisme, il se joindra aux troupes républicaines lors de la guerre d’Espagne et fera partie de l’opposition clandestine à Mussolini. Il doit fuir en 1940 vers les Etats-Unis dont il deviendra citoyen en 1943. Il participe à la réalisation du plan Marshall à la FED. Economiste de formation, ses recherches se portent aussi sur la sociologie et les sciences politiques. Il a été chercheur à Yale, Harvard, Princeton.
Thèse de l’auteur : La rhétorique utilisée de façon partisane nuit à la démocratie
Résumé de l’ouvrage :
La plus grande partie de l’ouvrage porte sur l’analyse des principaux arguments rhétoriques réactionnaires. L’auteur en dénombre trois. Le premier d’entre eux est celui de l’effet pervers (perversity). Marqué par la nécessité de ne pas apparaitre comme anti progressiste l’argument de l’effet pervers avance que l’action menée en faveur du progrès social aboutira par un enchainement de conséquences non voulues à l’opposé du but recherché. Il n’est pas ici seulement question d’affirmer que l’action aura des effets secondaires imprévus et néfastes mais qu’elle aboutira à l’inverse du résultat escompté. Thèse née avec Burke qui prévoit en quelque sorte que le slogan « liberté, égalité, fraternité » de la révolution aboutira en fait au Comité de Salut Public et à Bonaparte… Burke tire l’esprit de cet argument de la notion de main