Fiche de lecture ou commentaire sur l'ouvrage "notre 1ere mondialisation" de suzanne berger
NOTRE 1E MONDIALISATION DE SUZANNE BERGER
Cet essai de Suzanne Berger, politologue américaine et professeure en sciences politiques au Massachusetts Institute of Technology de Cambridge, revient sur la période entre 1870 et 1914, marquée par une « première mondialisation », en analysant sa mise en œuvre et son fonctionnement pour mieux comprendre celle que nous vivons aujourd’hui, semblable sur certains points à celle d’avant-guerre. En effet, les craintes causées par les mutations économiques de la mondialisation sont les mêmes : l’abolition des frontières faisant place à un marché mondial causée par ce processus d’internationalisation, nuirait aux politiques nationales et donc au maintien des démocraties à l’intérieur des frontières. Aussi, la montée en puissance du capitalisme caractérisant ce processus représenterait une menace pour l’emploi et creuserait les inégalités sociales. Berger choisit donc de comparer notre mondialisation actuelle avec celle d’avant 1914 pour trouver des solutions aux questions soulevées par ces inquiétudes, en apprenant des choix et des erreurs de nos ancêtres. I. Réexamen du passé et Comparaisons A. La mondialisation n’est pas un processus continu et irréversible Dès le début de son ouvrage, l’auteur affirme que « la mondialisation ne progresse pas de façon continue et irréversible » et suit plutôt « une évolution en dents de scie ». L’exemple de la première mondialisation le prouve bien : la suppression des frontières et l’interdépendance entre les pays n’a pas empêché la guerre d’éclater au moment où l’économie internationale marchait au mieux. 70 ans ont été nécessaires pour retrouver une même situation économique internationale. Par ailleurs, aujourd’hui on observe les mêmes genres de menace, par exemple avec les attentats du 11 septembre 2001, qui ont tout de suite engendré une politique de fermeture des frontières américaines, alors que la mondialisation actuelle s’appuie largement