La recherche porte sur l’analyse des pratiques des professeurs des écoles enseignant d en ZEP/REP. Elle s’inscrit dans le long terme et se limite à un nombre de cas restreint afin d’appréhender au mieux la complexité du travail enseignant dans ces zones dites sensibles. L’objectif est de créer des outils permettant de favoriser les apprentissages des élèves issus de milieux défavorisés et de contribuer à une amélioration des conditions de travail des enseignants.
Les auteurs se sont penchés sur les différentes dimensions du métier de professeur des écoles. Pour cela, ils se sont intéressés à cinq composantes bien définies, les composantes cognitive, médiative, personnelle, sociale et institutionnelle.
Durant une première phase d’immersion et donc d’observation, les chercheurs ont relevé trois pratiques récurrentes chez les professeurs des écoles, à savoir un évitement systématique des conflits, une modification, voire une simplification des consignes et la quasi-disparition des phases collectives, notamment d’institutionnalisation.
Lors d’une seconde phase d’étude, les auteurs pointent plusieurs contradictions. Ainsi, ils évoquent une réelle concurrence entre le temps dédié à l’éducation, à la socialisation des élèves et le temps dédié aux apprentissages. À noter que ce temps d’apprentissage s’arrête bien généralement au sortir de l’école. Les élèves deviennent progressivement, selon eux, « maître du temps ». Ils dénoncent également une logique de réussite à court terme visant à encourager les élèves mais ne leur offrant pas véritablement la possibilité de s’investir sur le plan cognitif. La crainte de lasser les élèves engendre une partition excessive des activités ne leur permettant pas de faire un lien entre les différents apprentissages. Par ailleurs, du fait de l’instabilité des équipes pédagogiques dans ces établissements, les maîtres sont isolés et, perpétuellement en quête de nouveaux projets motivants, ils se livrent à une véritable « course à