Fiche sur "L'ère du capital" d'Eric Hobsbawm
« Le triomphe global du capitalisme constitue le thème principal de l’histoire des décades qui suivirent 1848. Ce fut le triomphe d’une société qui croyait que la croissance économique reposait sur la concurrence et l’entreprise privée, sur l’art de tout acheter. Une économie ainsi basée (…) devait créer un monde (…) où s’épanouiraient l’homme et la raison, les arts et les sciences, en un mot, un monde où le progrès matériel et moral irait sans cesse s’accélérant ». Comme le titre de l’ouvrage nous le laissait présager, Eric Hobsbawm, dans l’introduction de L’ère du capital, décrit le triomphe du capitalisme comme le fait majeur de la période qu’il étudie (1848-1875). Il prend aussi soin de s’opposer d’emblée au « drame du progrès », mot qui caractérise l’idéologie capitaliste et libérale qui se répand à cette époque, avouant « un certain dégoût, un certain mépris pour la période dont il traite ». Dans cet ouvrage paru en 1973, et construit en trois parties (Prélude révolutionnaire, développements, et résultats) l’historien britannique s’applique à décrire les modalités d’expansion du capitalisme et du libéralisme ainsi que les transformations sociales que celle-ci engendre. Cela explique par ailleurs le choix des bornes chronologiques, 1848 correspondant au « printemps des peuples », ensemble de révolutions avortées qui ont mené au renforcement d’une bourgeoisie libérale, et 1875 représentant, sinon un évènement précis, le milieu des années 1870 soit la fin de l’époque libérale avec le début de la Grande Dépression dès 1873. L’ère du capital est donc d’abord l’ère du triomphe du capitalisme et de la bourgeoisie libérale. Toutefois s’y opposent certaines résistances dans ce que Hobsbawm considère comme un monde de gagnants et de perdants, expression reflétant sa vision particulière de l’histoire.
Le triomphe du capitalisme et de la bourgeoisie libérale à cette époque, ont pour évènement fondateur les révolutions de