Figures feminines dansl'odysse
Les figures féminines ou évoquant la féminité sont très nombreuses dans l’Odyssée. Que ce soient des reines comme Pénélope ou Arété, la femme d’Alcinoos, une jeune princesse comme Nausicaa, un fantôme aux enfers – Anticlée, la mère d’Ulysse – ou des nymphes, magiciennes ou déesses qui échappent au destin humain. On y trouve aussi les célèbres sirènes.
Notre étude portera sur trois figures particulièrement importantes dans les chants au programme, en suivant leur ordre d’apparition : la nymphe Calypso, la jeune princesse Nausicaa et la magicienne Circé.
I/ La nymphe Calypso
Le début du chant V nous transporte dans l’île de la nymphe Calypso. A la fin du chant XII, Ulysse quitte cette île. Dans la partie de l’œuvre consacrée aux voyages d’Ulysse et aux récits de ces voyages, l’île de la nymphe Calypso est à la fois un point d’arrivée et un point de départ. Le récit fonctionne en boucle, commençant et se terminant au même endroit. Il est donc important de connaître ce lieu et celle qui l’habite : Calypso.
1/ La fille d’Atlas
Le nom de la nymphe est associé à un verbe grec qui signifie « couvrir, envelopper, cacher. » L’île où elle demeure est appelée « omphalos thalassès », le nombril des mers, chant I, vers 50. Elle est associée à l’idée de féminité et de protection. La nymphe Calypso habite d’ailleurs une grotte, souvent associée au ventre maternel. La première présentation de la nymphe, dans le livre I, est assez négative :
« Depuis longtemps [Ulysse] souffre loin des siens dans une île des eaux, au milieu de la mer : dans les bois de cette île une déesse loge, la fille du féroce Atlas qui connaît les abîmes de la mer, et qui porte à lui seul les colonnes puissantes par lesquelles terre et ciel sont séparés.
C’est elle qui retient le malheureux inconsolable et ne cesse de l’assiéger d’insidieuses douces litanies, pour qu’il oublie Ithaque », I, 49 à 57, p. 14.
Ces paroles sont prononcées par Athéna qui plaide auprès de