Fleuve rhône
PARTIE 1
(texte courant)
Des territoires du fleuve
L'eau marque profondément l'espace métropolitain lyonnais. Du Rhône à la Saône, les cours d'eau, retenues d'eau, bords d'eau, plans d'eau et autres confluences ont façonné le territoire, tout au long de son histoire.
Il faut, pour percevoir toute la richesse des relations qu'entretient l'agglomération lyonnaise avec ses fleuves, les considérer dans toutes leurs dimensions écologiques, urbanistiques, économiques, culturelles... L'entrée de Givors dans le Grand Lyon élargit encore la perspective. De la confluence avec l'Ain à la confluence avec le Giers, le fleuve - et la rivière qui lui fait pendant - déploient un véritable continuum de paysages.
Histoire d'eaux
Figures emblématiques de la métropole fluviale qu'est Lyon, le Rhône et la Saône sont porteurs d'identités opposées.
A la rivière Saône, incarnation des rondeurs, langueurs et débordements féminins s'oppose ainsi, dans l'imaginaire collectif, la "virilité" du fleuve Rhône, impétueux et imprévisible.
Cette symbolique se nourrit de caractéristiques physiques différenciées. La Saône est une rivière de plaine, à pente douce et cours lent. Son lit stable et ses berges rocheuses lui ont valu d'être investie par la ville dès l'Antiquité.
Le Rhône, à l'inverse, n'a longtemps été qu'une frontière. Car depuis le changement climatique du petit-âge glaciaire et jusqu'à ce que les aménagements du XIXe siècle parviennent à le dompter, il est un fleuve large et dangereux. Le tracé changeant des chenaux de ce grand charrieur de graviers le font redouter des mariniers.
Quant à la confluence, elle marque le point de rupture entre la Méditerranée civilisée de l'antiquité gréco-latine et le Septentrion barbare. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, elle se situe à hauteur des Terreaux. Les travaux de l'ingénieur Perrache l'isoleront du reste de la ville.
Faisant suite à la crue historique de 1856, qui dévaste la rive