Avoir raison chez les sophistes, c’est avoir raison de l’autre par la force d’un discours persuasif – la référence à la thèse protagoréenne de l’homme-mesure ne signifie pas autre chose. Avoir raison, avec Socrate, c’est au contraire faire triompher la vérité – celle-ci ne dépendant nullement de celui qui l’énonce. Si « l’homme mesure de toutes choses » devient la vérité, ce n’est peut-être pas dans le sens où, comme le suggère une première lecture, le relativisme de Protagoras est considéré comme la vérité. Il nous semble qu’il faut plutôt lire la dernière phrase dans le sens d’une substitution de l’idée de vérité (socratique) à l’idée (protagoréenne) d’homme-mesure7. Quintessence de la sophistique : Socrate universalise l’idée de vérité-pour-l’homme (là où Protagoras avait laissé subsister l’ambiguïté entre le sens général et le sens particulier de anthrôpos). Socrate, donc, déracine le logos de l’individualité qui l’énonce, et consomme la rupture, ceAvoir raison chez les sophistes, c’est avoir raison de l’autre par la force d’un discours persuasif – la référence à la thèse protagoréenne de l’homme-mesure ne signifie pas autre chose. Avoir raison, avec Socrate, c’est au contraire faire triompher la vérité – celle-ci ne dépendant nullement de celui qui l’énonce. Si « l’homme mesure de toutes choses » devient la vérité, ce n’est peut-être pas dans le sens où, comme le suggère une première lecture, le relativisme de Protagoras est considéré comme la vérité. Il nous semble qu’il faut plutôt lire la dernière phrase dans le sens d’une substitution de l’idée de vérité (socratique) à l’idée (protagoréenne) d’homme-mesure7. Quintessence de la sophistique : Socrate universalise l’idée de vérité-pour-l’homme (là où Protagoras avait laissé subsister l’ambiguïté entre le sens général et le sens particulier de anthrôpos). Socrate, donc, déracine le logos de l’individualité qui l’énonce, et consomme la rupture, certes amorcée par l’enseignement abstrait des sophistes, entre le