Fonctions de l 'inconscient
(159)Dans un colloque comme celui-ci, conviant, au titre de leur technique à chacun, des philosophes, des psychiatres, des psychologues et des psychanalystes, le commentaire manque à s’accorder sur le niveau de vérité où se tiennent les textes de Freud.
Il faut, sur l’inconscient, de l’expérience freudienne aller au fait.
L’inconscient est un concept forgé sur la trace de ce qui opère pour constituer le sujet.
L’inconscient n’est pas une espèce définissant dans la réalité psychique le cercle de ce qui n’a pas l’attribut (ou la vertu) de la conscience.
Il peut y avoir des phénomènes qui relèvent de l’inconscient sous ces deux acceptions : elles n’en restent pas moins l’une à l’autre étrangères. Elles n’ont entre elles de rapport que d’homonymie.
Le poids que nous donnons au langage comme cause du sujet, nous force de préciser : l’aberration florit de rabattre le concept premier indiqué, à l’appliquer aux phénomènes ad libitum enregistrables sous l’espèce homonyme ; restaurer le concept à partir de ces phénomènes, n’est pas pensable.
Accusons notre position, sur l’équivoque à quoi prêteraient le est et le n’est pas de nos positions de départ.
L’inconscient est ce que nous disons, si nous voulons entendre ce que Freud présente en ses thèses.
Dire que l’inconscient pour Freud n’est pas ce qu’on appelle ainsi ailleurs, n’y ajouterait que peu, si l’on n’entendait pas ce que nous voulons dire : que l’inconscient d’avant Freud n’est pas purement et simplement. Ceci parce qu’il ne dénomme rien qui vaille plus comme objet, ni qui mérite qu’on lui donne plus d’existence, que ce qu’on