Passage 3 : La parole comme arme de séduction Les discours s’enchainent : Discours de M. Derozerays . On remarque immédiatement que l’on a quitté le discours direct pour entrer dans le discours narrativisé (Le discours narrativisé est le degré zéro du discours rapporté. Il y a bien eu un L2 qui a prononcé quelques paroles ou un long discours, mais ces mots ne transparaissent, dans le récit, que par un verbe comportant dans son sémantisme une notion de parole, ou parfois par un ou deux substantifs du même genre. (M. Perret, 1994, 103) Ce qui permet à l’auteur de reprendre la main et de prendre une distance par rapport aux propos à une fin ironique évidente. Le récit reprend au passé simple. L’emploi du pronom indéfini « on » souligne la présence du narrateur qui s’inclut dans les remarques.
La polyphonie énonciative s’intensifie avec l’utilisation du discours narrativisé pour rapporter de façon très elliptique les sujets de conversation du couple : « Rodolphe, avec Mme Bovary, causait rêves, pressentiments, magnétisme. » On remarquera qu’Emma est désignée par son nom de femme mariée. Le narrateur rappelle son statut social. Peut-être est-ce un moyen de souligner l’adultère imminent ? De plus le choix du verbe causait est important, il renforce le cliché romantique de ce tête à tête et les isole dans leur relation. Encore une fois on lit ici un clin d’œil ironique du narrateur.
« Etait-ce un bien, et n'y avait-il pas dans cette découverte plus d'inconvénients que d'avantages ? » Les propos de M.Derozerays sont rapportés au style indirect libre. Cela permet de montrer la variété des formes de discours rapportés et d’inviter les élèves à repérer les indices de paroles dans le texte en leur montrant la difficulté d’interprétation et même de repérage. Ce procédé ajoute à la confusion, les discours se mêlent et il devient de plus en plus difficile de les isoler , ils s’entrecroisent: Du magnétisme, peu à peu, Rodolphe en était venu aux affinités, et, tandis