Fuite des cerveaux
NSF : National Science Foundation
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
OCDE : Organisation de Coopération de Développement Economique
La fuite des cerveaux, le « brain drain », est un phénomène qui est souvent évoqué en France, en particulier pendant les périodes de crise et de restriction budgétaire dans la recherche publique. Brandie comme une menace, il est difficile d’en mesurer la réalité pour notre pays, alors que le « brain drain » touche sans conteste de nombreux pays de la planète, développés ou non, fragilisant leur développement scientifique, technique et économique. Le « brain drain » est incontestablement une conséquence de la mondialisation et il est le résultat des fortes inégalités de développement des potentiels scientifiques et techniques des pays de la planète. Le « brain drain » dont sont victimes certains pays devient un « brain gain » pour les pays qui en profitent. Nous nous limiterons à examiner le mouvement de fuite des cerveaux vers les Etats-Unis, qui sont le « grand attracteur » mondial de main-d’œuvre scientifique qualifiée, puis au niveau des PMA, de l’Afrique, de la chine et du Québec.
Il faut rappeler d’abord que les pays de l’UE à quinze « produisent » 600 000 diplômés scientifiques par an (de la licence au doctorat), les USA 370 000 et le Japon 230 000. Au niveau du doctorat en sciences (tous domaines), l’UE décerne 5,5 doctorats pour 10 000 habitants (classe d’âge 25-34 ans) chaque année, les USA 4,1, le Japon 2,7 et la France 6,5. L’Europe a donc un fort potentiel de main d’œuvre scientifique que l’on ne retrouve pas dans l’emploi scientifique : il y a 5,7 chercheurs pour 1 000 actifs dans l’UE (7 en France), 8 aux USA et 9,1 au Japon.
Il est clair que les Etats-Unis sont parvenus à attirer chez eux une fraction non négligeable d’une main d’œuvre scientifique fortement qualifiée formée à l’étranger. De nombreux rapports officiels américains, ceux de la