Geopolitique
La 5e édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Tokyo International Conference on African Development, Ticad) est placée sous le signe du commerce et de l’investissement, deux domaines dans lesquels le Japon accuse un retard important sur ses concurrents asiatiques en Afrique.
« Au début, la Ticad était uniquement focalisée sur le développement, explique M. Kataoka Sadaharu, président de l’Institut de stratégie internationale à l’université Waseda (Tokyo) et spécialiste de la politique du Japon en Afrique. Depuis 1998 et la 2e Ticad, les discussions portent aussi sur la sécurité et la paix. Cette fois, le thème central sera plutôt l’investissement et le commerce extérieur, car c’est ce qui fait défaut au Japon sur le continent noir. Les problèmes de sécurité et de développement restent néanmoins toujours à l’ordre du jour. »
En effet, l’aide publique au développement (APD) de Tokyo ne date pas d’hier, mais elle a longtemps visé à asseoir l’existence politique et diplomatique du Japon, qui n’a recouvré sa pleine souveraineté qu’en 1951, avec la signature du traité de paix de San Francisco. Cette manne financière est d’abord tournée vers les voisins et « permet le retour pacifique du Japon en Asie », indique le spécialiste Julien Kita (1). A partir de 1972, la Chine comptera d’ailleurs parmi les grands bénéficiaires asiatiques de l’aide japonaise. Dans l’esprit des dirigeants de l’époque, il s’agit tout à la fois de renouer des liens politiques avec les pays voisins et de consolider le développement économique de l’Archipel, les grandes entreprises investissant et commerçant dans le sillage de l’APD. Puis celle-ci va s’étendre, singulièrement en Amérique latine et en Afrique, avec l’objectif d’acquérir une légitimité internationale.
Premier donateur du monde
Ainsi, en 1991, le Japon devient le premier donateur du monde, devant les Etats-Unis, selon le