Georges pompidou
« Mieux vaut l’inflation que le chômage »
Etude des économies de marchés depuis 1945
L'inflation et le chômage : un arbitrage trompeur
Friedman, Milton (1969), Inflation et systèmes monétaires, Paris, Calmann-Lévy, coll. ''Agora", p. p. 55-57, extraits
J'ai déjà souligné quels pouvaient être les effets indirects du remède contre l'inflation. Ces effets indirects sont un ralentissement de croissance et un chômage important. J'insiste sur le fait qu'il s'agit là des effets du remède et non du remède lui-même. Le chômage et la récession ne sont pas un remède à l'inflation. Je pourrai vous citer une centaine de moyens d'augmenter le chômage en même temps que l'inflation. (…)
Si nous entreprenons de guérir le mal, cela entraînera inévitablement une période de ralentissement de la croissance, accompagnée d'une augmentation du chômage. La raison en est très simple. Le moyen de traiter l'inflation consiste à freiner l'ensemble des dépenses. Au début, ni l'employeur ni le producteur – pas plus que le salarié – ne savent si le ralentissement des dépenses est imputable à un événement qui le concerne directement ou qui concerne le secteur de son activité, ou encore qui touche l'ensemble de l'économie. De plus, les contrats de salaires et les contrats de vente ont été établis d'après le taux d'inflation escompté : ce taux est fixé dans les contrats. Pendant un certain temps, le freinage des dépenses a donc comme effet de réduire le volume de la production et d'entraîner un ralentissement de la croissance, jusqu'à ce que les agents économiques se persuadent qu'il y a eu baisse de la demande globale et qu'ils puissent réajuster leurs contrats. Ce réajustement met fin au processus de ralentissement et la croissance économique peut reprendre à un taux d'inflation plus faible.
C'est également ce qui se produit dans l'autre sens. L'inflation ne diminue pas le chômage. Seule l'inflation qui n'a pas été anticipée – on anticipe