GUSTAVE FLAUBERT Cours
(1821-1880)
La vocation précoce de l’écriture
Gustave Flaubert est né à Rouen, en 1821, dans une famille de médecins ; le père, un grand bourgeois sévère et rigide, est chirurgien en chef de l’Hôtel Dieu. La critique littéraire n’a pas manqué d’attribuer à l’imposant modèle paternel le « regard médical » de Flaubert le romancier, dont le « scalpel » s’attache à disséquer les tares humaines.
Très jeune, Gustave a déclare qu’il allait écrire et qu’il avait déjà trouvé un sujet qu’une vie d’écrivain ne suffirait pas à épuiser : la bêtise humaine. À l’âge de neuf ans, il confie à un de ses camarades : « Comme il y a une dame qui vient chez papa et nous conte toujours des bêtises, je les écrirai. » lorsqu’il devient lycéen, il imagine le personnage du « Garçon », caricature du bourgeois satisfait, bourré d’idées reçues, ancêtre de M. Homais de Mme Bovary. Ainsi, se manifeste déjà son goût du sarcasme, de l’ironie, de la dénonciation des défauts ; sa littérature fera éclater au grand jour la stupidité du langage de l’autre, avec sa banalité et son esprit grégaire. À quinze ans, Flaubert a déjà dans ses tiroirs une production littéraire considérable, qui révèle l’autre pôle de sa vocation littéraire : le déchaînement romantique d’images violentes, la fascination de la mort et l’attrait pour les thèmes irrationnels, tels que : la folie, l’orgie, le monstre. Ces contes et ces récits cruels n’ont pas été publiés aujourd’hui encore.
« Mon époque nerveuse, mon époque sentimentale » Durant l’été 1836, il rencontre sur la plage de Trouville, une femme, Elsa Schlésinger, épouse d’un éditeur de musique ; c’est le début d’une longue passion impossible, nourrie d’exaltation littéraire, entrecoupée de désespoirs ou de nostalgies mélancoliques. Cette expérience aura des échos dans toute son œuvre. Dans un premier temps, c’est la simple transposition autobiographique, lyrique, violemment sentimentale de cet épisode dans Mémoires d’un fou (1837), ensuite