Génération yéyé
L'interjection yéyé est, au départ, la transcription française du yeah, une déformation de « yes », qui ponctue les chansons de rock et de twist américaines. Les paroliers ont préféré « yé » à une traduction plus littérale en ouais. De là, « yéyé » désigna le courant musical.
C’est également ainsi que l’on nomme la génération d’après guerre influencé par ce style culturel. Mais qu’elle est son impact sur la société française et quelles sont ses origines en France ?
I/Origine de cette génération
A/ Salut les Copains
Le 19 octobre 1959, à l’heure du goûter, écoliers et lycéens purent écouter sur la station Europe n°1, la première émission musicale qui leur ressemblait et accompagnerait leur mue sociologique des années 1960 : Salut les copains ! A partir de juillet 1962 et durant quatorze années, les mêmes journalistes Daniel Filipacchi et Frank Ténot, mais aussi les photographes Tony Franck et Jean-Marie Périer, sauront également attirer les générations du baby-boom alors à l’âge de l’adolescence avec leur magazine Salut les copains, qui atteindra à son apogée plus d’un million d’exemplaires vendus.
Europe n°1 et SLC organisèrent le 22 juin 1963, « La nuit de la Nation »
Ce soir-là, les organisateurs attendent 30 000 participants, tout au plus. Les idoles s’appellent Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Eddy Mitchell ou encore Richard Anthony. Environ 150 000 personnes qui déborde et se transforme en une manifestation immense et inattendue, apolitique et juvénile. La première manifestation de masse d’affirmation publique de la jeunesse du baby-boom. La fête inédite se transforma aussi en manifestation violente : grilles arrachées, voitures détruites et affrontements avec la police. La presse des adultes se déchaîna contre ce mouvement.
B/ Edgar Morin
Le phénomène SLC a eu le droit à une analyse sociologique sur la nouvelle classe adolescente, publiée dans Le Monde du 6-7 juillet