Histoire des arts " otto dix"
Ici, au contraire, l’œuvre dessine trois rescapés de guerre jouant aux cartes ensemble dans un lieu public (type bar ou brasserie). Cela nous montre que quel que soit le grade, le fait d’avoir combattu ensemble pendant la guerre abolit les différences hiérarchiques.
La partie est jouée à découvert et la tricherie est présente. Le spectateur de ce tableau pourrait presque croire être le quatrième joueur parce que les personnages représentés sur le tableau sont de profil (gauche et droite) et de face (le personnage du milieu). Cependant, le spectateur se retient d’être happé par le tableau et par cette place libre car il ne peut s’identifier au désolant spectacle de ces militaires incarnés en des corps réduits à leur plus simple expression (des têtes et des troncs).
Ainsi, Otto Dix met en scène des corps mutilés par la brutalité de la guerre, des « bouts » d’humains charcutés (bras, mains, jambes), chair à canons, scalpés, à la peau rougie, brûlée, comme marquée au fer rouge. Ces soldats ont également perdu une part de leurs cinq sens (l’audition pour l’un, la vue ou encore l’odorat pour l’officier) et de leur essence (de leur identité d’êtres humains depuis la barbarie de cette guerre et depuis l’humiliation d’avoir perdu la guerre et d’avoir du signer le traité de Versailles le 28 juin 1919, qui