histoire des arts
Ce qui frappe d’abord dans cette photo, c’est le regard de cette femme. Il n’est pas dirigé vers l’objectif, mais se porte vers un point éloigné. Elle n’est pas avec nous, mais perdue dans ses pensées, absorbée par ses problèmes immédiats : trouver de quoi nourrir ses enfants. Ce regard qui s’éloigne accentue la détresse de la situation. Cette femme à une dignité impressionnante : ni pleurs, ni pose pathétique, mais au contraire une attitude droite, digne, presque majestueuse qui fait la force de cette photo. Le visage appuyé sur sa main, elle est droite dans l’adversité. Mais tous les signes de la misère sont là : ses vêtements sont de toile rude, ses cheveux grossièrement coiffés, elle tient un nourrisson dans une couverture rapée, posée sur ses genoux. Son visage est abîmé, ridé, c’est presque celui d’une vieille femme, marqué par les durs passage de la vie alors que sur cette photo elle n'a seulement que 32 ans. La beauté de la photo tient aussi à sa composition en triangle, dans lequel seule la mère est visible et tient le rôle principal. C’est elle qui est éclairée,visage pâle encadré de cheveux noirs, ses deux enfants sont eux, dans la pénombre. Les deux petits sont vêtus de tissu grossier, comme l’étaient tous les enfants de ces migrants. Blottis contre leur mère, ils