Hitler
Pour se représenter à quel point la victoire des nazis n’était pas inévitable, il faut se plonger dans les quelques semaines qui ont précédé la nomination de Hitler comme chancelier de la république, le 31 Janvier 1933. Au tout début du mois de janvier, les nazis étaient dans une situation défavorable : ils perdaient des voix aux élections, et étaient divisées sur la stratégie à suivre. Certains voulaient une alliance avec la droite conservatrice, d’autres au contraire des actions violentes et une insurrection populaire. Le parti nazi se paralysait de plus en plus, de nombreux militants rendaient leur carte. Hitler déclarait alors à Goebbels : " Si le parti devait s’effondrer, je me tirerais une balle dans la tête dans les trois minutes "1.
Les partis de gauche également ont sous-estimé jusqu’à la fin le danger que représentaient Hitler et les nazis. On peut lire dans l’éditorial de l’organe du parti social-démocrate au début de janvier 1933 un article sur "L’ascension et la chute de Hitler ". Un autre quotidien allemand, le Berliner Tagesblatt, écrivait dans sa chronique du 1er janvier 1933 : " Lorsqu’on voudra parler de Hitler à nos petits enfants, on ne parviendra même plus à se souvenir de son nom ! "2.
Il faut s’imaginer que toutes ces déclarations datent de quelques semaines seulement avant la prise du pouvoir par Hitler. Nous sommes loin de la victoire inévitable et fatale des nazis, à laquelle tout le monde aurait été résigné !
Alors comment dans le pays le