Hyperactivité
Résumé : Dans un contexte officiel de réduction du temps de travail, la progression de l’hyperactivité professionnelle représente un paradoxe. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène. L’activisme professionnel ne peut être imputé au syndrome de l’hyperactivité infantile mais d’autres facteurs propres au sujet sont invoqués. Ainsi, les conceptions psychanalytiques et psychosomatiques et les théories de l’addiction observent des complexes, des traits ou des défaillances favorisant l’activisme professionnel. Concernant les facteurs externes, nous citerons l’intensification, la précarisation et la centralité du travail. En effet, si la première favorise l’hyperactivité, les deux suivantes expliquent qu’on se maintienne dans une situation de travail qui fait souffrir. Dans cette perspective, ce sont les contraintes de travail dont on ne peut se dégager qui conduisent à l’hyperactivité. Enfin, le contexte sociétal caractérisé par le culte de la performance justifie l’hyperactivité professionnelle comme moyen d’accès à un idéal d’excellence et de réalisation de soi.
Mots clés : hyperactivité professionnelle, addiction, workaholism, intensification, centralité du travail, performance
ETIOLOGIES DE L’HYPERACTIVITE PROFESSIONNELLE
L’hyperactivité professionnelle est un dépassement significatif de la charge de travail dite « normale » (Rhéaume, 2006, p.91). Des études réalisées en France et aux Etats-Unis montrent que ce phénomène est en augmentation dans toutes les catégories professionnelles (Chavagnat, 2006). « La progression de l’hyperactivisme professionnel représente un paradoxe dans un contexte officiel de réduction du temps de travail, de flexibilité et de nouvelles organisations du travail » (Gernet, 2008, p.115). Certes l’hyperactivité au travail implique une participation active du sujet mais cela suffit-il à lui en faire porter l’entière responsabilité ? Comment expliquer que certains