Hypotypose
Elle peut prendre la forme d'une énumération de détails concrets à tel point qu'on peut dire qu'elle franchit les conditions de forme propres à une figure de style. En effet, la figure peut aisément dépasser le cadre de la phrase pour se développer sur plusieurs phrases voire plusieurs pages.
Pour l'orateur latin Quintilien, l'hypotypose est « l'image des choses, si bien représentée par la parole que l'auditeur croit plutôt la voir que l'entendre1 ». Elle permet la composition de vastes tableaux poétiques « donnant à voir » une scène, comme si les limites de la phrase n'existaient plus. Figure fondée sur l'image, elle est depuis les débuts de l'art rhétorique le procédé privilégié pour animer les descriptions et pour frapper l'imagination de l'interlocuteur. Elle possède plusieurs variantes, selon l'objet décrit. Elle est souvent confondue avec l'ekphrasis, qui est une description réaliste d'un ouvrage d'art.
Définition de la figure
Article détaillé : hypotypose sur le Wiktionnaire.
Étymologie
Le mot « hypotypose » provient du grec ancien τύπος/túpos (dont descend également le mot « type »), qui désigne une « empreinte en creux ou en relief que laisse la frappe d'une matrice », propre au vocabulaire de la typographie. L'hypotypose, ὑποτύπωσις, est donc une « ébauche, un modèle ». Furetière voit dans le verbe ὑποτυπόω/hupotupóô l'origine du substantif, qu'il paraphrase par l'expression latine : « per figuram demonstro, designo » (soit : « je