Integration regionale
Introduction
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L’objectif de cet ouvrage est d’analyser l’évolution théorique dans le domaine de l’intégration régionale. L’idée est d’appréhender cette notion en faisant dialoguer les différentes approches, d’approfondir la compréhension du processus d’intégration dans ses dimensions économiques et sociétales. Cette analyse doit permettre de construire une image d’ensemble, d’établir une certaine structure et une logique de l’évolution de ce sujet théorique particulier. L’approche adoptée privilégie une séquence chronologique et thématique. Elle nous permet de souligner la progression des idées ainsi que la diversité des situations et les particularités de l’intégration entre économies développées et en développement. Envisagée à l’origine comme une expression internationale de l’économie de marché, l’intégration régionale représente un transfert des mécanismes économiques nationaux sur une échelle élargie. Les premières approches théoriques assimilent l’intégration régionale à la création d’une zone de libre-échange ou d’une union douanière – considérées comme un second best – caractérisées par l’élimination, à l’échelle régionale, des barrières commerciales et des mesures discriminatoires. Les auteurs néoclassiques insistent sur l’unification des marchés nationaux au sein d’un marché régional qui respecte les conditions générales de l’équilibre. Toutefois, certains sont extrêmement critiques à l’égard de l’intégration économique car les groupements régionaux entraveraient la libéralisation du commerce international en introduisant des mesures collectives discriminatoires. Ainsi, l’essentiel de la théorie moderne des unions douanières est lié à la distinction posée par Jacob Viner en 1950 entre les effets de création et de déviation de commerce. Les auteurs néoclassiques se concentrent presque exclusivement sur la déviation de commerce qui peut exercer un effet puissant sur le