Introduction sur le roman
« […] le critique qui, après Manon Lescaut, Paul et Virginie, Don Quichotte, Les Liaisons dangereuses, Werther, Les Affinités électives, Clarisse Harlowe, Emile, Candide, Cinq-Mars, René, Les Trois Mousquetaires, Mauprat, Le Père Goriot, La Cousine Bette, Colomba, Le Rouge et le Noir, Mademoiselle de Maupin, Notre-Dame de Paris, Salammbô, Madame Bovary, Adolphe, Monsieur de Camors, L'Assommoir, Sapho, etc., ose encore écrire : « Ceci est un roman et cela n'en est pas un », me paraît doué d'une perspicacité qui ressemble fort à de l'incompétence. »
Guy de Maupassant, préface de Pierre et Jean
Paradoxe : un genre mineur, ou plutôt « par défaut », qui s’est pourtant imposé dans le paysage littéraire au point d’éclipser les autres genres et d’incarner à lui seul « la littérature ». Une domination permise précisément par son absence de formes fixes, sa souplesse ? Le roman est-il vraiment impossible à définir, autrement qu’au travers de ses évolutions historiques et le traitement particulier qu’en a fait chaque écrivain ?
Quelques textes de référence sur la théorie du roman :
Contrairement aux autres « grands » genres théorisés très tôt, dès l’antiquité, il faut attendre le XVIIe siècle pour voir en France les premières tentatives de définition du récit romanesque, donc bien postérieures au mot de « roman » lui-même. Ces tentatives de définition se multiplient et se systématisent au XIXe siècle alors que le roman s’impose comme genre littéraire par excellence, puis au XXe siècle au moment de sa remise en question par les écrivains eux-mêmes.
* Lettre-traité sur l’origine des romans (1670) de Pierre-Daniel Huet * Essai sur les fictions (1795) de Madame de Staël
* Préface de Germinie Lacerteux (1865) des frères Goncourt * Préface de Thérèse Raquin (1867) d’Emile Zola * Préface de Pierre et Jean (1887) de Guy de Maupassant
* G. Lukács : Théorie des romans (écrit en allemand en 1916, parution française