Introduction et conclusion de Candide
Le dictionnaire donne au conte la définition suivante: “Court récit d'aventures imaginaires, de caractère souvent merveilleux”. L’invraisemblable et le merveilleux y apparaissent comme des caractéristiques intrinsèques à ce genre, on les retrouve en effet dans ceux de Perrault ou de Madame d’Aulnoy. AU XVIIIème siècle, alors que le genre du conte connaît un grand succès notamment grâce …afficher plus de contenu…
Candide est bien le récit “vraisemblable” des péripéties d’un héros à travers le monde, au cours desquelles il rencontre le mal physique et moral, ce qui n’a rien d’un “rêve” et encore moins de “merveilleux”. L’argumentation indirecte, par le détour de cette “fable” aux allures de parabole, s’associe au regard ironique du narrateur-auteur pour tendre un “voile”, un obstacle à la compréhension du “vulgaire”, que seule une lecture attentive permet de lever. Il faut en effet des “yeux” bien “exercés” pour comprendre cette œuvre à clés et “entrevoir” derrière l’absurde une “vérité fine”. Cette …afficher plus de contenu…
Une fois les faux-semblants dénoncés, Voltaire entend énoncer “quelque vérité fine”: “il faut cultiver son jardin” car “le travail éloigne[..] les vices”. Néanmoins, l’optimisme modéré de Candide est-il une réponse convaincante? Comment cultiver son jardin quand la terre est aride, dévastée par un tremblement de terre, qu’on est affaibli physiquement ? Quelles sont les limites de notre jardin, combien de personnes doivent s’assembler pour former une métairie? Autant de questions qui restent sans réponse.
Cette ambiguité est peut-être voulue par Voltaire, qui affirmait dans la préface de son Dictionnaire philosophique que « les livres les plus utiles sont ceux dont le lecteur font eux-mêmes la moitié ; ils étendent les pensées dont on