Intégration économique
L’intégration économique désigne le processus par lequel plusieurs nations s’accordent pour faciliter les échanges entre elles, afin d’unifier progressivement leurs marchés, et d’en tirer des avantages mutuels.
Selon F. Perroux (1903-1987), « l’acte d’intégrer rassemble des éléments pour former un tout, ou bien il augmente la cohérence d’un tout déjà existant » (L’économie du XXe siècle, 1969). Il existe différents degrés d’intégration, qui conduisent à la formation d’espaces économiques constitués de plusieurs nations, liées par un traité attribuant aux membres de la zone des droits non accordés au reste du monde (suppression des tarifs douaniers par exemple). Ces espaces sont appelés unions économiques régionales, ou zones d’intégration régionales, et se multiplient à partir des années 1950.
L’intégration économique a suscité de nombreux débats, en raison de l’interprétation contradictoire que l’on peut faire de ce processus. En effet, le développement des unions régionales conduit à l’intérieur de la zone considérée à l’extension du libre échange, mais il implique en même temps une légitimation du protectionnisme, vis-à-vis du reste du monde. D’où les débats sur l’opposition, ou au contraire la complémentarité, entre le régionalisme économique et le multilatéralisme préconisé par le GATT puis l’OMC, le premier favorisant les échanges avec les partenaires d’une zone donnée, et le second traitant à égalité l’ensemble des partenaires commerciaux.
NB. Il ne faut pas confondre l’intégration économique et la régionalisation des échanges, c’est-à-dire l’augmentation du commerce entre pays proches. Si la régionalisation des échanges est favorisée par l’existence d’accords régionaux, elle peut aussi résulter plus simplement des avantages provenant de la proximité géographique entre nations (coûts de transport, connaissance des marchés, etc.).