Tout d’abord, d’un point de vue utilitariste, plus précisément selon Bentham, pour qu’une guerre soit juste, il faudrait qu’elle soit déclarée dans le but de satisfaire l’intérêt commun. Elle devra donc défendre une cause qui soit profitable à tout le monde et non uniquement que pour quelques individus. En d’autres mots, il faut que cette cause soit directement liée à l’intérêt collectif et non privé. Pour se faire, celle-ci devra respecter le principe de moralité, ou encore, le principe d’utilité. En fait, Bentham explique[2] que selon ce principe la valeur morale d’un acte réside dans sa contribution à l’utilité générale. Ce qu’il entend par l’utilité générale, c’est d’agir de telle sorte à pouvoir maximiser le bien-être du plus grand nombre d’êtres. Pour parvenir à respecter ce principe, il faudrait donc agir de sorte à ce que l’on travaille sur la maximisation du plaisir et la minimisation de la souffrance[3]. Bien évidemment, cette tâche n’est pas aussi facile. Selon Bentham, pour satisfaire le principe d’utilité, il faut, avant tout, répondre aux sept critères suivants[4] : la durée, l’intensité, la certitude, la proximité, la fécondité, la pureté et l’étendue. Ces critères sont, aux yeux de Jeremy Bentham, une méthode efficace puisqu’ils permettent de quantifier le degré de plaisir et souffrance d’une action. De plus il faudra respecter , ce qu’appelle Bentham, l’impartialité[5]. Donc, si la guerre parvient à respecter toutes ces contraintes, elle sera, aux yeux de Bentham, une guerre juste.
En se fiant à ce qui est mentionné précédemment, par exemple, si l’on déclare une guerre contre un gouvernement ayant instauré un système dictatorial interdisant toute forme de liberté d’expression, ceci représente une cause ayant pour but de maximiser le bien-être de tous ceux qui sont brimés de ce droit. On lutte donc, dans ce contexte, pour un intérêt commun puisqu’on juge que toute personne devrait avoir le droit de s’exprimer. Par contre, si l’on s’en