« Je ne peint pas l’être, je peins le passage » montaigne
( Le monde n’est qu’une branloire pérenne ) Comment en saisir l’essence ou la nature ( ce qu’elle est fondamentalement ), si elle est composite, diverse, fluctuante voire contradictoire ? Le « moi » est de cet ordre, changeant perpétuellement, composé de divers traits qui se juxtaposent mais ne s’accordent pas nécessairement, qui disparaissent pour laisser la place à de nouvelles émotions, de nouveaux sentiments, de nouveaux …afficher plus de contenu…
Il va trouble et chancelant, d’une ivresse naturelle ».Cet objet, qui n’est autre que lui-même qu’il essaye de saisir, et de comprendre lui échappe sans cesse.D’heure en heure, nous pensons à diverses choses, nous nous occupons de diverses manières, nous changeons de lieu, d’époque, d’avis, de goûts, de caractère, au fil des évènements de notre vie ; nous ne « sommes » jamais tels une fois pour toute. Mouvement continu de discontinuités. Inintelligibilité de qui nous sommes. L’être est unité stable. Le moi est changement incessant. Et changer c’est n’être plus ce que l’on était, pas encore ce que l’on sera, être autre - ce qui ne signifie pas pour autant progresser ou s’améliorer.Se décrire alors, « se peindre » comme l’écrit Montaigne, consiste à s’examiner, (c’est une introspection) et à se dire, à l’instant, en notant qu’auparavant et bientôt, nous ne serons plus le même, donc à raconter l’histoire de nos rencontres, expériences, traits