Jean de La Bruyère, Les Caractères, « De l’homme »
Jean de La Bruyère est un important auteur français du XVIIème siècle. Il s’inscrit dans le classicisme notamment par son œuvre Les Caractères dont est extrait De l’homme. La Bruyère met en scène dans cet extrait un personnage singulier du nom de Gnathon.
Comment l’auteur dépeint-il la condition de l’homme à travers une argumentation efficace ?
La Bruyère fait le portrait caricatural d’un homme et se sert de l’ironie pour dénoncer la société de son époque.
Le personnage de Gnathon décrit dans cet extrait est caractérisé par son attitude, notamment lors d’un repas : « il se rend maître du plat » (ligne3).
Gnathon se distingue par son égocentrisme. Le pronom réfléchi « se » renvoie à lui-même ; il est repris ligne 15 par « se conserver » et fait écho à « son propre » (ligne 3), « son usage, ses valets » (ligne 16), « ses services » (ligne 16). Ces groupes nominaux de même structure (pronom possessif suivis d’un nom) montrent l’appartenance. La Bruyère fait en sorte que tout se rapporte à la même personne, Gnathon : « lui est propre » (ligne 17), « les siens » (ligne 18), « la sienne » (ligne 19), « soi » (ligne 1). L’auteur insiste sur le narcissisme de son personnage en opposant « lui seul » (ligne 2) à « ensemble » (ligne 1).
Cet homme paraît également seul, malgré la présence des « conviés » (ligne 6) : « avec plusieurs » (ligne 14), « la compagnie » (ligne 3). La Bruyère montre alors que la présence des autres n’affecte pas l’existence de Gnathon : « il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie » (ligne 3). Seul son confort l’importe : « il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit » (ligne 15). La répétition de l’adjectif « meilleur » et le contexte confortant donne à la phrase une structure intéressante qui attire le lecteur.
L’appétit de Gnathon est également mis en évidence dans la majeur partie du texte : « il voudrait