Jean guiart
GUIART
L‘opinion commune est qu’à l’intérieur du statut, imprécis, qui leur est particulier, les autochtones se régissent, sur le plan de la tribu, au moyen de deux institutions, le chef et le conseild’anciens. L‘on peut à bon droit se demander aujourd’hui quelle place ces deux institutions, dites séculaires, peuvent-elles avoir à l’intérieur d’une action adininistrative qui se joue dans le cadre des Commissions municipales. De bons esprits ont pu croire, il y a quelques années, lors de l’intégration des autochtones dans la vie communale (1) , qu’il y avait là en germe la condamnation à bref délai de l’organisation ancestrale de la tribu. Cette opinion d‘un pessimisme mal informé correspond à l’opinion erronée, mais fort répandue, selon laquelle les chefferies autochtones actuelles correspondraient à une organisation coutumière ancienne. Ce n’est vrai et, même là, pas entièrement, qu’en ce qui concerne les Iles Loyalty et l’He des Pins. Sur la Grande Terre, la plus grande partie des chefferies représente une construction administrative récente, tant en ce cjui concerne leurs limites géographiques qu’en ce qui concerne les choix des titulaires.
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LE MONDE NON CHRÉTIEN
Le concept de grandes et petites chefferies, Organisées hiérarchiquement, date de l'arrêté no 806 du 27 octobre 1'897, pris par le Gouverneur Feillet pour introduire un ordre logique dans ce qui était jusqu'a1,ors un véritable fourmillement de chff eries, à d'es échelles 'd'importance très diverse suivant le cas. Auparavant, tout groupement indigène constitué était considéré comme une tribu autonome et e on lui reconnaissait en général le chef dont il s réclamait. Malgré ce côté indéfini, peu satisfaisant pour un esprit cartésien, c'était une formule souple, permettant d'adapter