jjoj
Je réagis un peut tard (une panne d'électricité m'a empêché de répondre sur le moment, puis j'ai oublié... honte sur moi).
J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui apportait un éclairage supplémentaire sur certains thèmes abordés par Orwell (dans 1984 et Politics and the english language : http://www.mtholyoke.edu/acad/intrel/orwell46.htm).
François Emmanuel illustre la manière dont le 3ème Reich et le monde de l'entreprise utilisent un langage technocratique et les euphémismes pour permettre à leurs agents de "travailler" et de communiquer dans une langue qui esquive l'impact émotionnel des concepts et des tâches qu'ils exécutent où commandent (et permet de ne regarder la réalité que du coin de l'oeil). Il ne s'agit pas tellement de faire l'équivalence entre les agissements des nazis et des entreprises mais, à mon avis, de faire le parallèle entre les procédés de dépossession du langage et du sens.
François Emmanuel rejoint Orwell dans son analyse du contrôle qu'exerce le langage sur l'individu (http://lesswrong.com/lw/k5/cached_thoughts/ et http://lesswrong.com/lw/jc/rationality_and_the_english_language/)et comment ce contrôle peut être instrumentalisé.
Le commentaire de Manon me fait penser que, quelque part, François Emmanuel reproduit cet effet dans son roman en présentant l'histoire à travers la perception de Simon. En montrant la souffrance du directeur et en déshumanisant l'auteur des lettres, il oriente l'opinion du lecteur.
En prenant du recul, il est facile d'imaginer le même roman présentant l'auteur des lettres comme un héros subversif luttant par des moyens originaux contre le capitalisme triomphant, et le directeur comme une simple figure symbolique plutôt que comme un être sensible et en souffrance. Celui qui contrôle la narration contrôle l'auditeur.
Jean-Nicolas.
13 octobre 2011 12:47
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