jonas
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La dernière œuvre de Camus publiée de son vivant, L'Exil et le Royaume (1957), est un recueil de nouvelles intéressant à analyser dans la mesure où l'auteur y aborde des thèmes plutôt inédits tout en témoignant d'un réel souci du récit.
Table des matières [cacher]
1. INTRODUCTION
2. PRESENTATION DU RECUEIL (structure et résumé des nouvelles)
3. ANALYSE DES NOUVELLES
3.1. Le drame intérieur des personnages
3.2. Les relations entre les personnages
3.3. L’accès au bonheur
4. L'ART DE LA DESCRIPTION DANS L'EXIL ET LE ROYAUME
4.1. Un constat
4.2. Une interprétation
4.3. Les procédés
5. CONCLUSION
6. BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE
1. INTRODUCTION
L’œuvre d’Albert Camus offre, d’un point de vue purement formel, le reflet d’un projet rigoureux. Ainsi qu’il en exprima le dessein à plusieurs reprises, il s’est toujours efforcé de travailler sur un triple plan : le roman, l’essai et le théâtre. Il est de coutume, d’autre part, de distinguer deux étapes dans son œuvre : un premier cycle qui développe le sentiment de l’absurde avec l’Étranger (1942) [1], Le Mythe de Sisyphe (1941) [2] et Caligula (1944) ; un second – La Peste (1947) [3], L’Homme révolté (1951) et Les Justes (1950) – à travers lequel la prise de position contre l’absurde dénoncé en premier, trouve son expression. Sous-jacent à cette exigence fondamentale, et le vivifiant de ses eaux fertiles, un courant profond habitait Camus, qu’il exprima dans Noces (1939), L’Eté (1954), sortes d’essais poétiques. L’art de Camus recouvrait ainsi un large éventail, mais, dans le même temps, semblait limité par son projet même.
Or, Camus publie en 1957 un recueil de six nouvelles, L’Exil et le Royaume, qui donne une dimension plus vaste à ses talents d’écrivain. La plupart de ces nouvelles, prévues dès 1952, étaient en manuscrit à partir de 1955.